« LETTRE A UN INCONNU »
Résidence de territoire avec Gaël Bonnefon et les enfants du Couserans
A l’automne 2018, les enfants de 10 établissements scolaires du Couserans ont pu bénéficier pendant 2 mois d’un cycle approfondi d’ateliers artistiques, accompagnés par le photographe Gaël Bonnefon. De ce temps de résidence, est naît un dense corpus d’images et de textes produits par les enfants et diffusés ensuite sous forme de correspondances anonymes circulant entre les vallées, d’école en école, au hasard des boites aux lettres ou à l’intérieur des livres empruntés dans les médiathèques… faisant ainsi émerger peu à peu, une cartographie sensible et poétique du territoire Couserannais.
« Je tiens à remercier et à saluer tous les enfants que j’ai rencontré et avec lesquels j’ai travaillé pendant ces deux mois de résidence de territoire dans le Couserans. Ils ont été captivants et étonnants à la fois dans tous les échanges et discussions que nous avons eu et pour le travail artistique accompli ensemble. Ce projet intitulé « Lettre à un inconnu » consistait à la réalisation de photographies et à l’écriture de textes représentant un quotidien baigné de fiction autour de l’école. L’ensemble documente par fragments les visions intérieures des enfants, livrant leurs rêves et désirs, mais aussi leurs craintes et questionnements. Les techniques photographiques qu’ils ont pu abordées étaient très diverses, nous avons utilisé des films argentiques, des appareils numériques, du polaroid et des sténopés afin d’entrevoir une multiplicité de visions possibles. Les élèves écrivaient anonymement à quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas, tendant ainsi un pont vers l’inconnu. Les textes étaient souvent très poétiques et répondaient aux images en y révélant toute leur imagination. Il aura fallu deux mois aux 235 élèves des écoles du Couserans pour réaliser plus de 5500 images photographiques et les 630 lettres qui circulent par delà les vallées jusqu’aux 10 établissements scolaires où je suis venu pour 14 classes. Ces correspondances relient les lieux et les personnes entre elles, elles symbolisent un lien invisible entre chacun où les quotidiens se font écho dans un sentiment doux et silencieux. » – Gaël Bonnefon